DIGITALES VAGABONDES
(TOUT CE QUE NOUS SAVONS D'UN VOYAGE
QUE NOUS N'AVONS PAS FAIT)
C’est le chant d’une population qui disparaît quand on la trouve, qui se trouve là où la route s’arrête, inscrite sur les cartes à l’encre sympathique et qui n’existe que quand on parle d’elle.
Tout d’abord, il y eut un chant amoureux murmuré de derrière un bosquet montagneux, puis vint des scansions jetés d’un versant à un autre, et encore des clameurs rebondissant en écho successif.
Un signal longue distance. Un outre-son.
Cet outre-son amoureux nous l’avons localisé dans les montagnes Miaos, nom de la quatrième minorité de chine populaire qui l’habitent, fortement contrôlé par le gouvernement chinois.
Que savons nous des Miaos ?
Les Miaos pour l’administration Han représentent la résistance à la formation de l'Etat.
Dispersés à la suite de nombreuses migrations, les Miaos quittèrent le nord de la chine pour échouer au Sud Est dans les montagnes du Hunan, du Guizou, du Yunnan et du Guangxipour.
Pour s’y rendre, nous nous sommes transformés en émetteur-récepteur radio, sur une fausse route de la soie, la Trans Asian Highway entre autres. Une route du fret aux voies de chemin de fer, axes routiers, pipeline, qui creuse, ouvre le sol.
Là nous pouvons surgir en se collant aux chaussures, aux pattes des chiens, en tombant dans les cheveux, en se répandant dans les eaux usées, par les inondations, en scotchant les roues des camions, en s’introduisant et en attendant le déballastage des cargos-containers…